L'expérience esthétique qu'ont produite en moi la lecture de William Faulkner et Virginia Woolf m'a sans doute fait comprendre que la littérature n'était pas seulement un art de la narration, mais aussi un art du langage, de la poésie, de la création. Avec une phrase, somme toute, on pouvait faire des diamants. |
|
---|
Cette réflexion d'Augustin Trapenard, grand lecteur et animateur de la Grande librairie, suffirait à justifier notre intérêt pour la rentrée littéraire, et les découvertes qu'on peut y faire. L'art de la narration, c'est l'art qui nous donne l'infini plaisir de la lecture ; l'art du langage, c'est ce qui nous emmène sur les crêtes, le souffle coupé parfois, le temps suspendu certainement. Le mariage de ces deux formes d'art n'est sans doute pas si fréquent, il est finalement ce qui donne son prix à la littérature, et donc à notre soif de découvertes. Et nous sommes bien servis au travers des ouvrages qui paraissent en cette rentrée. Parmi eux, 344 titres répertoriés en langue française (en attendant les suivants, car le flux ne s'arrête jamais), qui seront au centre de cette infolettre, à travers diverses propositions, les littératures de langue française offrant une diversité de styles et de ton qui nous plaisent, et qui permettent à chacun d'y trouver son miel. |
|
---|
Comme toujours reflet de l'air du temps, l'actualité littéraire qui s'exprime cette année, -tous les critiques l'ont souligné ("Allo maman bobo" a dit l'un d'eux)-, c'est manifestement la famille, les histoires communes, la transmission. Avec un fort accent sur des auteurs confirmés. |
|
---|
Et d'abord les mères en effet, elles occupent le devant de la scène.
Comment être une bonne mère quand notre enfant nous échappe ? Comment écrire ce qui a été passé sous silence ? Comment raconter une mémoire qui se délite ? Comment vivre libre quand on a tout abandonné ? Est-ce que tu me vois maman ?
Autant d'interrogations, et bien d'autres évidemment, que l'on retrouve dans la sélection ci-dessous :
|
|
 Quatre jours sans ma mère - Ramsès Kéfi
|
|
On parle beaucoup des mères, qu'en est-il des pères ? Les ouvrages qui leur sont consacrés sont moins nombreux mais avec souvent en arrière-fond de leurs récits, l'histoire et ce qui, à travers elle, a été transmis. |
|
---|
Finalement ce qu'on peut retenir de cette rentrée en littérature française, c'est bien la famille et la question de la transmission, toutes ces histoires communes qui nous lient ou nous délient, souvent de façon invisible. Ce qu'on retrouve par exemple dans le nouveau livre d'Anne Berest, Finistère. Ou dans ces deux livres d'un auteur et d'une autrice belges : Haute-Folie, d'Antoine Wauters, qu'on peut voir comme une fable à propos de ces êtres et de ces lieux qui écrivent nos vies ; ou dans ce livre très actuel d'une de nos meilleures autrices belges, Caroline Lamarche, avec Le bel obscur, qui une fois de plus parle de l'étroite frontière qui mène à l'émancipation. Deux ouvrages où se retrouvent pleinement ces arts de la narration et du langage évoqués plus haut. |
|
---|
 Haute-Folie - Antoine Wauters
|
|
 Le bel obscur - Caroline Lamarche
|
|
En prime : les meilleures ventes via Librel en cette rentrée, 35 ouvrages, dont 6 en littérature traduite. |
|
---|
 La mort c'est ma vie : Dr. Philippe Boxho, le médecin légiste qui fait parler les morts.
|
|
 Kolkhoze - Emmanuel Carrère
|
|
Suivez-nous |
Pour vous tenir informé et découvrir encore plus de conseils de lecture, suivez-nous sur Facebook et Instagram
|
|
|
|