L'accueil qui a été fait à ce Prix Nobel est contrasté. A ceux qui en sont ravis, s'opposent ceux qui dénoncent du nombrilisme, ou un "style plat". A chacun son opinion bien sûr, et pourtant, nous encourageons le lecteur à (re)découvrir l'écriture d'Annie Ernaux. Elle récuse le mot d'autofiction, et elle n'écrit pas de romans. Ce n'est pas sa vie qu'elle écrit, c'est la vie, disait avec justesse un critique. Et elle-même le dit encore mieux :
Je n'ai pas cherché à m'écrire, à faire oeuvre de ma vie : je me suis servie d'elle, des événements généralement ordinaires qui l'ont traversée, des situations et des sentiments qu'il m'a été donné de connaître, comme d'une manière à explorer pour saisir et mettre à jour quelque chose de l'ordre d'une vérité sensible.